Milan 2023 : Retour à la normale
Discover GROHE and Caesarstone's outstanding collaboration and other extraordinary installations from Salone del Mobile Milano 2023
Les files d’attente interminables ont fait leur retour à la Semaine du design de Milan, les foules de visiteurs tentant de se frayer un passage entre les musées d’histoire et les abattoirs laissés à l’abandon, où un site a particulièrement attiré l’attention : Nouvelle collaboration de GROHE avec Caesarstone.
Le mois dernier, la Semaine du design de Milan fait son retour à sa date traditionnelle pour la première fois au mois d’avril depuis la pandémie de COVID-19. Le soupir de soulagement collectif des organisateurs était audible d’un bout à l’autre de la ville : dans les longues files devant les expositions à l’entrée des pavillons, dans les rues du centre-ville fourmillant de monde qui empêchait toute circulation, dans les rames de métro ultra-bondées, on n’aurait pas pu y mette une épingle.
Après l’annulation de l’événement en 2020, une version allégée s’est tenue en septembre 2021, et a été reportée l’an dernier d’avril à juin. L’événement signe pour cette année son grand retour, tant attendu à la saison printanière. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 310 000 visiteurs venus de 181 pays se sont rendus au Salon du meuble (Salone del Mobile), la foire-exposition des professionnels du meuble de la ville, soit 15 % d’affluence en plus par rapport à 2022.
Des sites qui attirent l’œil et des installations impressionnantes
Des palais jouxtant des églises, une piscine à côté d’un club de tennis, une agence bancaire désaffectée côtoyant un abattoir laissé à l’abandon, comme chaque année, ce sont les lieux qui attirent l’attention et qui forment le décor de certaines expositions et installations les plus impressionnantes du salon. L’une des installations qui s’est particulièrement fait remarquer était celui de GROHE, le leader allemand de la fabrication d’accessoires pour salles de bain et cuisines, en partenariat avec Caesarstone. Le résultat a été une salle de bain minimaliste extraordinaire qui offrait une expérience multisensorielle innovante.
L’alliance des éléments
L’installation présentée par GROHE a eu lieu dans la cour intérieure de Pinacoteca di Brera, l’un des plus beaux musées d’histoire du quartier de la ville dédié au design. Encadré par un portique de colonnes, un grand bassin d’eau a été placé au milieu de la cour, au centre de laquelle trônait une magnifique statue en bronze de Napoléon. Des salles étaient disposées de chaque côté du bassin, couvertes de miroirs reflétant l’eau et l’architecture unique du musée, où les visiteurs pouvaient admirer les produits de l’entreprise.
L’installation offrait une rare tranquillité au milieu du brouhaha typique de la Semaine du design. Inspiré par la conviction que l’eau est LA source d’énergie vitale, l’installation avait pour principale vocation de mettre en valeur le lancement de GROHE SPA. Cette nouvelle marque exclusive a pour ambition de transformer la salle de bain en spa à domicile, non seulement à travers des produits individuels, mais en créant une expérience complète qui comprend la conception personnalisée, sur-mesure, de la salle de bain, des collections de robinets élégants, des douches à effet pluie montées au plafond et des accessoires complémentaires visant à plaire à tous les sens tout en réinventant ce qui est possible grâce à l’innovation et la technologie.
Karl Lennon, directeur de Grohe Spa, explique comment est née la collaboration.
« Une fois que nous avons trouvé le concept et ses possibles applications, nous avons réfléchi à la manière dont nous pourrions l’utiliser.Nous savons que Les produits de Caesarstone sont réputés pour leur durabilité, leur haute qualité et leur esthétique. De plus, Grohe et Caesarstone ont un public similaire en ce sens que nous travaillons avec des architectes et des designers, et il existe une synergie entre le produit et l’environnement. Ainsi, vous pourriez avoir une poignée Caesarstone pour correspondre à la surface. C’est tout simplement un excellent choix pour nous de pouvoir intégrer certains de ses matériaux dans la Collection privée, et ce n’est pas quelque chose que nous avons fait, c’est donc une nouvelle avenue passionnante pour nous.»
L’une des salles a été consacrée à la collaboration de la marque avec Caesarstone. L’espace était exquis, orné des motifs de quartz intemporels et durables de Caesarstone dans les modèles contrastés noir Vanilla 5100 et blanc Attica 5143. Le blanc Attica évoque le luxe d’un marbre blanc opulent à travers sa base blanche et le mélange séduisant de veines gris/bleu clair et foncé qui refluent travers la surface. À l’inverse, le noir Vanilla a une base noire, riche et sombre qui est inondée de veines vanille qui s’étalent, dégageant une impression sophistiquée.
La nouvelle gamme de produits a remporté le prix 2023 Gold iF Design Award lors de la Semaine du design. Elle a été lancée comme collection haut de gamme sur-mesure, et comprend des robinets, des poignées de robinet et des poignées de douche / baignoires incrustées de Caesarstone, donnant l’effet d’amulettes et de bijoux exquis. La décoration des accessoires stylés de GROHE a permis d’apprécier le pouvoir de création des surfaces naturelles et durables de Caesarstone, en s’appuyant sur la beauté inspirante de la nature.
« Nous sommes habitués à voir les créations de Caesarstone à grande échelle dans de nombreuses salles de bain et spas », a commenté Mor Krisher, directeur mondial du design de Caesarstone. « Ce qui est fascinant dans ce partenariat, c’est l’intelligence de la subtilité et la précision que GROHE a utilisée pour concevoir ses nouvelles collections privées Atrio et Allure Brilliant. Une approche mûrement réfléchie apportant une plus grande harmonie entre le robinet et le plan de travail lorsqu’ils sont associés avec un Caesarstone du même design. On obtient au final un aspect total à l’harmonie originale. »
Mor Krisher, Caesarstone’s Global Head of Design.
Jeans recyclés et abattoirs abandonnés
À travers la ville, le prix Fuorisalone qui récompense la meilleure installation a été décerné à la marque néerlandaise de matériaux SolidNature, dont l’installation a été conçue par le célèbre cabinet d’architecture OMA Architects. Sous le titre « Beyond the Surface » (Au-delà de la surface), SolidNature a présenté une expérience immersive sur deux niveaux. Le niveau souterrain comprenait une séquence d’espaces qui dressaient des parallèles entre le cycle de vie de la pierre et la nature de l’humanité. Dans le jardin situé au-dessus, l’installation se prolongeait avec des sculptures d’animaux qui mettaient en valeur d’autres possibilités d’utiliser le matériau, ainsi qu’une table de buffet exceptionnellement longue conçue par Sabine Marcelis, qui était garnie de friandises et qui se fusionnait à la perfection dans le décor.
La plateforme ALCOVA, qui présente chaque année un nouvel espace alternatif à travers la ville, est parvenue à créer une atmosphère jeune et avant-gardiste pour la cinquième fois, et à éveiller la curiosité avant même qu’elle n’ouvre ses portes. L’an dernier, c’était un ancien hôpital militaire. Cette année, les visiteurs ont été invités à se rendre dans un complexe industriel centré sur un abattoir abandonné. Les fantômes du complexe ont joué un rôle prépondérant dans le mystère et l’attrait exercé par l’événement, ainsi que le mélange éclectique de jeunes designers, d’étudiants exposant leurs œuvres et de sociétés commerciales souhaitant surfer sur le pouls hipster de la Semaine du Design. Le site abandonné donnait une ambiance à l’exposition et tout était superbement présenté, mais l’agitation et la peur de rater quelque chose de magique n’étaient pas toujours justifiées.
Il convient de mettre en valeur l’installation magnifiquement dépeinte du designer néerlandais Maarten Baas, qui signe son retour à Milan avec « More or Less », en collaboration avec la marque de mode G-Star RAW. Elle a été présentée dans une bâtisse du 16ème siècle qui était autrefois une église. Au centre de cet espace impressionnant trône un jet privé de 15 mètres de long, ainsi que des armoires et des bancs à l’étage inférieur, le tout créé à partir de jeans G-Star recyclés dans le cadre du programme « Return Your Denim » de la marque. L’idée a été cultivée pour mettre en exergue la tension et la dichotomie entre la recherche du toujours plus et la nécessité d’avoir moins.
« Chaque année à Milan, je savoure le paradoxe tragi-comique entre le design écologique et la consommation de masse », a déclaré Baas, expliquant le titre de son installation. « Lorsque G-Star m’a approché pour me proposer de travailler avec des jeans recyclés, j’y ai vu une formidable occasion d’aborder cette drôle de dualité plutôt que de faire comme si nous sauvions le monde. Bien sûr, nous ne sauvons pas la planète, mais faisons-nous de vrais progrès ? Plus ou moins… »
G-Star était loin d’être la seule marque de mode à être présente à la Semaine du Design : Dior a une nouvelle fois collaboré avec Philippe Starck, tandis que Bottega Veneta s’est associé avec le designer Gaetano Pesce, et Missoni a proposé une installation surréaliste mettant en valeur des éléments en forme de beignet aux couleurs bariolées. Versace et Dolce & Gabbana ont présenté de nouvelles collections de décoration intérieure, et la maison de couture de Karl Lagerfeld a dévoilé sa toute première collection pour la maison, qui exprime l’image colorée et le caractère du créateur prolifique, décédé il y a quatre ans.
L’exposition de Hermès a de nouveau attiré l’attention des visiteurs cette année. La société française du luxe a présenté ses textiles et sa vaisselle sur des bases en béton solides encadrées par une cagegéométrique de tiges en fer industriel. L’installation mettait la simplicité à l’honneur et exprimait ce que Hermès a défini comme le « pouvoir de l’essentiel ». De grands tapis brodés de motifs graphiques, des sofas tapissés de laine et de coton, lampes en verre de type lanterne et des vaisselles en porcelaine illustrées avec une iconographie représentant des scènes équestres, avec un hommage à l’histoire de Hermès. À la fin de la Semaine de design, chaque partie de l’installation était destinée à être recyclée et réutilisée.
100 ans de design italien, 80 ans d’IKEA
Le retour à la normale, conjugué à la perception de Milan comme l’événement le plus influent au monde, était également reflété dans le nombre d’entreprises et de marques qui ont choisi de profiter de la Semaine du Design pour célébrer les anniversaires et d’autres grandes étapes dans leur histoire. Par exemple, Herman Miller a fêté ses 100 ans d’histoire depuis l’ouverture de sa salle d’exposition au cœur de la ville tout en mettant en valeur les évolutions de l’entreprise, de la fabrication de meubles traditionnels à son statut de leader dans le secteur des meubles modernes contemporains. L’entreprise y est parvenue grâce à des textiles et des affiches publicitaires uniques conçus par certains des meilleurs designers de la planète.
Au Musée Triennale, parallèlement à une exposition destinée à célébrer les 100 ans du design italien, le célèbre collectif néerlandais, Droog Design, a célébré les 30 ans de ses débuts internationaux. De nombreux grands noms ont pris part à son exposition « Design or Non-Design? », notamment Marcel Wanders, Maarten Baas et FormaFantasma. Le collectif, qui a pour mission de mieux faire connaître le design néerlandais, était connu pour remettre en cause les conventions mondiales du design en matière de fonctionnalité, ainsi que pour son humour pince-sans-rire (« droog » veut dire « sec » en néerlandais). Ajouter une touche originale à des objets prêts à l’emploi permet de leur insuffler une nouvelle signification.
À l’occasion du cinquantenaire de sa collection I Maestri, Cassina a présenté Echoes, l’une des installations les plus surprenantes et réussies de l’année, dans une agence bancaire désaffectée de Credito Italiano en plein centre-ville, y compris son sous-sol. La collection I Maestri a été lancée officiellement en 1973 avec l’introduction de meubles signés Gerrit Rietveld et Charles Rennie Mackintosh dans le catalogue de l’entreprise. Aujourd’hui, la collection regroupe certains des meubles les plus emblématiques du 20ème siècle.
Le géant suédois du meuble IKEA a fêté ses 80 ans avec l’installation Assembling the Future Together (Assembler l’avenir ensemble), qui exprimait la façon dont nous assemblons tous les meubles IKEA nous-mêmes avec la même clé hexagonale iconique, dont une réplique géante était suspendue au plafond à l’entrée du site. Le vaste hangar situé dans le quartier de Tortona accueillait des meubles anciens provenant des archives de l’entreprise ainsi qu’une nouvelle collection qui donnait une touche moderne à ces pièces avec des éléments simples, fonctionnels et amusants. En outre, Quatre installations représentant les quatre éléments – le feu, l’eau, la terre et le vent – visaient à illustrer la manière dont IKEA utilise le design et le développement de nouveaux produits pour inciter les gens à « faire quelque chose de positif pour les gens et la planète ».
L’événement a suscité des émotions mitigées. Quand bien même il nous a obligés à nous interroger sur les enseignements que nous avons tirés de la pandémie et à nous demander s’il est possible de revenir à l’époque pré-pandémique, il a aussi fait le bonheur des visiteurs en apportant la preuve de la capacité de l’industrie du design à surmonter le traumatisme mondial de la COVID-19 et à se concentrer sur l’avenir.